Les études pour le déploiement de la fibre optique sont le cœur d’activité de METIS depuis sa création en 2013. Des centaines de milliers de prises ont donc été étudiées par nos soins depuis 9 ans, participant ainsi à l’extension du réseau très haut débit en France. Mais depuis peu, METIS a dû amorcer un virage nécessaire pour aborder plus sereinement la fin du plan France Très Haut débit.
Un retour sur les origines de notre métier
En 2013, l’État français annonçait la mise en place d’un plan d’investissement de 20 Milliards d’Euros (privés et publics) pour déployer de nouvelles infrastructures numériques : le Plan France Très Haut Débit. L’objectif étant de garantir à l’ensemble du territoire un accès à internet de qualité :
- 2020 : un accès au bon Haut débit (supérieur à 8 Mbit/s)
- 2022 : un accès au très haut débit (supérieur à 30 Mbit/s)
- 2025 : un accès aux réseaux de nouvelle génération principalement en fibre optique jusqu’à l’abonné (FttH)
Depuis 2013 le déploiement a connu un essor important impulsé par les entreprises privées d’abord puis par les collectivités publiques. L’année 2020 a marqué un tournant en raison du contexte sanitaire. Le déploiement de la fibre reparti à la hausse en 2021 sur l’ensemble du territoire afin d’atteindre les ambitieux objectifs fixés. Pour preuve, au 30 juin 2021, l’Arcep recensait 27 millions de prises déployées ou éligibles aux offres FTTH, soit une hausse de 30% en un an. Cela représente une couverture nationale de 66% environ.
Ces chiffres sont toutefois à nuancer à cause des inégalités territoriales :
Les prises les plus accessibles ont été fibrées. Ils restent à raccorder les français les plus « éloignés » du réseau existant et donc les plus difficiles à atteindre. En plus des difficultés inhérentes à tout chantier de grande envergure, s’ajoute le contexte actuel. Les crises successives créent des difficultés d’approvisionnement et une hausse des prix des matières premières qui ralentissent l’avancement du plan France Très Haut Débit.
Les objectifs fixés devraient être atteint d’ici 2025. Cette perspective a de quoi enthousiasmer les français, les opérateurs et les élus. Mais… si pour la filière spécialiste des travaux télécom cet aboutissement est la concrétisation de nombreuses années de travail passionné, il signe aussi la fin des marchés en cours et des projets qui la faisaient vivre jusqu’à présent. Bientôt arrivés au bout du chemin, tous veulent désormais savoir ce qu’ils y trouveront.
Quel sera l’avenir de la filière fibre ?
L’entretien et l’extension du réseau existant
La vie de la fibre ne s’arrêtera pas complètement lorsque les objectifs auront été atteints. Tout comme le réseau télécom cuivre l’a fait en son temps (et continue à le faire), les infrastructures fibre vont continuer à se déployer dans les nouvelles zones à urbaniser, vont être réinstallées dans les logements/quartiers/immeubles à rénover et vont être entretenues/réparées pour assurer leur pérennité.
Certains territoires sont presque entièrement fibrés. Et force est de constater qu’il y a et qu’il y aura encore des études à traiter sur ces zones. C’est ce que l’on appelle la Vie Du Réseau (VDR). Certains esprits chagrins diront que les études et les travaux ont été mal faits et qu’ils nécessitent des réinterventions. Bienheureusement il ne s’agit pas que de cela.
Cette nouvelle activité a pour but de mettre à jour les bases de données (Système d’Informations de l’opérateur tels que IPON, Géofibre…), les SIG (la cartographie du réseau) et de monter les dossiers travaux, pour toute modification ou extension d’une boucle fibre déjà déployée. Elle peut concerner les cas suivants :
- Ajout sur le réseau d’un bâtiment oublié lors de l’étude initiale,
- Ajout sur le réseau d’une construction neuve (maison individuelle ou immeuble) ou d’un ensemble de constructions (lotissement),
- Modification d’ingénierie pour les bâtiments concernés par un blocage terrain : cheminement D3 prévu en étude mais inexistant sur le terrain ou infrastructure cassée,
- Mise à jour des ingénieries suite à la démolition de bâtiments,
- Mise à jour des ingénieries suite à des travaux d’urbanisme : enfouissement de l’aérien ou dévoiement du réseau.
Voyons plus en détail comment METIS traite et reçoit ses nouveaux dossiers.
Dans un premier temps la réclamation vient soit d’un usager ou futur usager de la fibre se trouvant dans un des 5 cas de figure cités plus haut, soit d’un technicien en charge des raccordements vers l’abonné. Le propriétaire des infrastructures, Orange dans la plupart des cas, est informé de la défaillance et fait appel à un bureau d’étude pour solutionner le problème.
Chaque dossier est finalement un cas particulier qui demande des investigations de terrain pour comprendre le réseau existant et le comparer avec les données théoriques des études. Il faut donc identifier les contraintes terrain, relever les infrastructures existantes et réaliser un reportage photo pour justifier les choix retenus pour débloquer le dossier. Plus souvent qu’on pourrait le penser, la solution demande une intervention simple.
Il est préférable d’intervenir au niveau local car grouper les interventions est presque impossible. Il s’agit généralement de dossiers urgents poussés par la pression de clients en attente d’un raccordement. Il n’est donc pas envisageable d’attendre d’avoir un stock suffisant de dossiers avant de planifier les interventions. Il faut intervenir en flux tendu et faire preuve de réactivité.
Ces audits sur site demandent de bonnes connaissances théoriques et pratiques du réseau ainsi qu’une capacité d’analyse poussée. C’est d’autant plus vrai dans les cas de nouveaux logements où il faut créer un itinéraire en proposant des travaux de génie civil (implantation d’appuis télécom, pose de nouveaux fourreaux, ouverture de tranchées, raccordement au réseau existant…). Il faut savoir ce qu’il est possible de faire techniquement dans chaque environnement et être sûr du bon fonctionnement de l’ensemble.
Cette double casquette n’est pas forcément présente en bureau d’étude télécom car l’étude et les travaux sont souvent deux activités distinctes au sein d’une même entreprise.
Après le terrain vient la mise à jour des logiciels métier. Il s’agit d’être exhaustif et de ne pas compromettre la qualité des données déjà présentes. La nouvelle étude intègre également une vision plus précise du terrain car la finalité est double : garantir un raccordement effectif de la prise tout en s’assurant de la validation technique par l’opérateur du réseau. Il faut apporter une solution détaillée, pratique et viable à chaque cas étudié.
La diversification des activités
En plus de renforcer ses connaissances dans l’entretien du réseau fibre, METIS s’est engagé sur la voie de la diversification depuis bientôt deux ans. Dans un premier temps en élargissant son éventail de prestations dans le domaine de la fibre afin d’être capable de mener des projets de bout en bout sans besoin d’intermédiaires spécialisés.
Ensuite en acceptant les missions annexes de ses clients historiques : étude pour des antennes radio, AMO sur des projets de GC, formations, audit d’infrastructure. Cela permet de montrer ses capacités sur des thématiques où l’on ne nous attendait pas forcément et fortifier les compétences de nos équipes.
Nous avons également développé en interne des solutions innovantes en lien avec la géomatique telles que GOTMI et Guichet Travaux. Tellement prometteuses qu’elles ont été rachetées pour un développement de plus grande envergure !
Et enfin, la solution Kaoa qui a vu le jour l’année dernière, avec pour double objectif de promouvoir les études techniques en ligne tout en s’ouvrant sur de nouveaux marchés. Un pari, à la fois audacieux et ambitieux, qui porte ses fruits aujourd’hui !
Les solutions sont donc nombreuses pour aborder de nouveaux marchés et à terme, les conquérir.
Si la découverte de nouveaux horizons techniques ne vous tente pas, il est toujours possible de regarder vers d’autres horizons géographiques. La France est assez en avance sur la couverture numérique de son territoire, mais ce n’est pas une réalité partout hors de nos frontières.
Au niveau européen, la dynamique est encouragée par la réforme Gigabit Society qui vise également l’obtention du très haut débit à tous à l’horizon 2025. Même si les technologies en jeu sont plus diversifiées et adaptées à chaque contexte géographique et social (fibre, coaxial, 4G/5G…), les besoins n’en sont pas moins présents.
Du côté de l’Afrique, internet est devenu une nécessité dans les grandes agglomérations dont la jeunesse est en demande constante. Les opérateurs occidentaux se sont emparés de cette problématique et commencent à investir dans des projets ambitieux (Djoliba, premier blackbone panafricain mis en place par Orange l’année dernière par exemple). Une piste à creuser pour qui n’a pas peur de voyager.
La vie du réseau, la diversification et l’exportation sont autant de perspectives qui s’ouvrent devant les entreprises de la filière fibre française. Grâce au Plan France Très Haut Débit celles-ci ont acquis du personnel qualifié, des méthodes de travail efficaces, et de l’expérience qui doivent être exploités au profit de nouveaux challenges. METIS s’engage elle aussi dans ce mouvement, et aura à cœur d’accompagner ses clients dans leur transition.